Un trois-mâts est un terme générique pour désigner un navire à voile comportant trois mâts verticaux : mâts de misaine (avant), grand-mât et mât d'artimon (arrière).
Apparu à la fin du Moyen Âge sur les caraques, caravelles puis les galéasses et galions, il s'agit d'un gréement courant pour les navires avant l'arrivée de la propulsion à la vapeur.
Principales caractéristiques du gréement trois-mâts
Le mât de beaupré n'étant pas comptabilisé, les trois mâts sont de la proue à la poupe du navire :
le mât de misaine ;
le grand mât ;
le mât d'artimon.
Selon le type de voiles utilisées, on distingue :
- les trois-mâts carrés, gréés entièrement en voiles carrées ;
- les trois-mâts barques, dont le mât d'artimon est gréé avec une voile aurique
- les trois-mâts goélette, dont le grand mât et le mât d'artimon sont gréés en voiles auriques ;
- les goélettes à trois mâts, dont tous les mâts sont gréés en voiles auriques.
Le développement des trois-mâts
Le développement des trois-mats se fait tout au long du XIXe siècle jusqu'à ce qu'ils soient supplantés par les navires à propulsion mécanique. Les clippers précèdent les cap-horniers. Ce sont initialement des navires en bois de 40 à 50 m de long, à la coque fixe et basse, gréés de 3 mâts. Ils transportent passagers et marchandises légères à une vitesse de 15 à 18 nœuds. Entre 1845 et 1883, les chantiers américains sortent ainsi de nombreux clippers pour assurer le trafic de New York vers l'Europe (le Great Republic, New World), vers San Francisco (le Benjamin Packard), vers la Chine (Rainbow, Sea Witch) ou l'Australie (Young America). La coque des clippers anglais est néanmoins revêtue de cuivre, puis est doublée intérieurement de fer, à la différence des clippers américains entièrement en bois. Cependant, la construction en fer devient prépondérante durant les années 1870 à mesure que progressent les techniques des matériaux et leur mise en œuvre. Les navires sont allégés, l’épaisseur des tôles de bordé diminuant sans compromettre la solidité des coques qui deviennent quatre fois plus résistantes et huit fois plus denses. Un nouvel allègement se produit avec le remplacement du fer par l’acier doux. La coque est ainsi 35 à 40 % plus légère par rapport au bois. En France, les grands voiliers, en grande majorité des trois-mâts, se développent dans ces années là notamment grâce à la politique des voiliers à prime.
L'âge d'or passé, malgré l'apparition puis la généralisation des navires à vapeur, un certain nombre de trois-mâts sont conservés comme navires-école dans de nombreuses marines militaires et marchande. De nos jours, un certain nombre de trois-mâts ont été préservés ou sauvés. Ils en subsiste en activité qui se livrent à des opérations de représentation, font du cabotage avec des stagiaires désireux de s'initier à la navigation, etc. Ceux-là participent également souvent à des rassemblements internationaux où se retrouvent les plus grands et les plus vieux voiliers en état de naviguer (voir ci-dessous), pour le plaisir d'un nouveau public qui n'a cessé de croître depuis les années 1980. D'autres sont conservés comme bateaux musée et participent à perpétuer la mémoire des grands ports. L'enthousiasme suscité par ces grands voiliers et le dépaysement qu'ils offrent en mer, génèrent des initiatives diverses, à vertus pédagogiques (ci-après le projet Euroclippers) ou touristiques et commerciales, au point que de nouvelles constructions ont été entreprises au travers le monde (mais pas encore en France).
Le premier trois-mâts français à coque en fer a été construit en 1869 à la Seyne-sur-Mer aux Forges et Chantiers de la Méditerranée. Long de 48 mètres et large de 9 le Tamaris fit naufrage le 9 mars 1887 aux îles Crozet.