Le flambart ou dragou "Marie" représente l'archétype du flambart sardinier de Locquémeau, construit au chantier Sibiril de Carantec en 1924, pour Théophile Le Ballier, marin-pêcheur de Locquémeau. Très toilé et calant d'eau, il a perdu sa quille en fonte. Il était immatriculé : LA 468.
Les voiles étaient fabriquées par Théophile lui-même ou par Jean Le Meur dans la première école d'apprentissage maritime de Locquémeau. La voile était le seul moyen de propulsion à cette époque avant la 1ère guerre mondiale, qui permettait de regagner vite le port pour vendre la sardine.
La "Marie" a pratiqué les différentes pêches de Locquémeau, dont le chalut à perche réservé aux bateaux de cette taille, jusqu'en 1960-61 avec Théophile puis avec son petit-fils Joseph Le Ballier. Il a été démoli en 1960.
Ce bateau de pêche pouvait débarquer 150 kg de sardines au minimum par marée et travaillait pour l'usine de Yvonne Harmelin (basée plus tard à Lannion). Ce bateau a servi de modèle pour la reconstruction du flambart "Barr Awel" en 1992 (hors le brion de la coque).Théophile allait régater avec son bateau jusqu'au Dourduff où son frère était marin-pêcheur.
Sur le cliché daté de 1952, on peut remarquer plusieurs bateaux sardiniers qui viennent juste de mouiller leur ancre ou de prendre leurs corps-morts : la "Marie", LA 468, premier des bateaux de travail en retour de pêche (présence de l'annexe), par temps de brise, avec un gréement très réduit : taillevent arisé et très apiqué, misaine descendue et petit foc (le grand foc est encore à poste), gréé sur le bout-dehors ; l'équipage est nombreux. Le 2ème bateau sardinier LA 382 est la "Sainte-Anne" de François Lojou, dont la grande voile de taillevent est en train d'être saisi.
Sur les clichés présentés en illustration, la "Marie" a conservé ses moustaches peintes à l'étrave. La "Marie" a arrêté de travailler en même temps que la sardine quittait les eaux de la baie, vers 1952.
François Le Ballier, frère de Théophile Le Ballier était le premier pilote de Locquémeau avec son bateau "Bretonne", surnommé "Francescola".
Une maquette de la "Marie" a été réalisée au 1/10° par Serge Glorion, petit fils de Théophile Le Ballier. On peut remarquer la rondeur du brion, caractéristique de la construction Sibiril de Carantec.
Datation(s) principale(s) : 2e quart 20e siècle
Description
Le sardinier "Marie" mesure 6, 89 mètres de coque et 10 mètres hors-tout, pour 2, 70 mètres de largeur et un tirant d'eau important de 1, 60 mètres. Il jauge 4, 57 tonneaux. Il est bordé en sapin avec les fonds et la quille en orme, les membrures en chêne. Il représente le stade final de l'évolution du flambart de la baie de Lannion avec une coque râblée du plus pur style "Carantec", des lignes tendues et un plan de voilure très allongé (foc, misaine et taillevent très développé). La mâture est libre, non haubanée sur une coque non pontée, qui peut se propulser aux avirons, pour la pêche à la sardine, le transport du sable ou du goémon. La taille minimum requise de 7 mètres permet d'utiliser le chalut à perche, qui mesure la longueur du bateau. Une caractéristique de la construction Sibiril était la forme arrondie du brion, contrairement à la reconstruction du flambart Barr Awel, au brion plus droit.
Catégorie(s) technique(s) : charpenterie
Matériau(x) et technique(s) : bois
Dimensions : l = 689 ; la = 270
Etat de l'oeuvre : oeuvre détruite
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